Ce qui aura compté en 2015…

Publié le 4 janvier 2016

Une année dont on oubliera les peines pour ne se rappeler que les Joies. Une année faite de simplicité, au plus proche des Chevaux et de la Terre. Une année éclairée d’une myriade d’instants précieux et fugaces, lumineux comme autant d’étoiles.

COMME ce matin d’avril où la sonnerie du téléphone retentit : notre étalon était sorti du parc et se promenait avec sa dulcinée dans la propriété d’un ami (Thomas) qui habitait non loin de là. Sachant Thomas effrayé par les chevaux depuis toujours, on se précipita aussitôt sur les lieux…pour le trouver en train d’enlacer la puissante encolure, émerveillé ! C’était la première fois qu’il se sentait en confiance avec un cheval, la première fois qu’il expérimentait cette communion physique interespèce. Qui eut imaginé qu’entre tous, c’est notre étalon en cavale qu’il ait choisit (à moins que ce ne soit l’inverse) ? Et récemment, alors qu’il évoquait cette étreinte, c’était encore avec des étoiles plein les yeux.

COMME ce mois de mai au cours duquel, attendant les naissances, nous avons embrassé intensément la vie nocturne de nos chevaux. Nous avons rencontré par la même occasion la faune sauvage qui partageait ces heures douces et paisibles avec eux jusqu’à ce que notre présence soit tolérée sans plus de crainte (notamment par une charmante famille blaireau). Pendant ces heures iréelles, nous avons expérimenté un monde idéal dans lequel tous les êtres vivraient en harmonie au sein de la Nature.

COMME cette nuit printanière au cours de laquelle, aux alentours de minuit, nous avons découvert tous les membres du troupeau étendus dans un sommeil tranquille. Les uns continuant de veiller en dodelinant de la tête, les autres allongés de tout leur long. Nous nous sommes couchés parmi eux, moi tout contre mon cheval noir, Yoann avec la tête de Surprise reposant sur son torse. Nous étions là, comblés, à contempler en silence la voie lactée quand soudain, la pouliche se mit à rêver, poussant dans son sommeil de petits hennissements tandis que ses membres s’agitaient suggérant une cavalcade effrénee. Cette nuit-là, elle nous emmena loin, très loin avec elle dans ses songes…

COMME en ce soir du 31 mai, ce soir unique entre tous où, au crépuscule, I got Intense Style nous a attendus puis rejoints pour mettre au monde à nos côtés la surnaturelle petite Summer. A peine née, elle dressait déjà sa délicate tête ornée d’une liste unique, tandis qu’autour du nid douillet formé dans les herbes hautes les vers luisants s’allumaient un à un, tandis que dans le ciel les étoiles commençaient elles aussi à scintiller, tandis que dans la forêt tout autour les chevreuils aboyaient. Comme pour célébrer cette naissance. Comme dans un songe. A Midsummer Night’s Dream (William Shakespeare)

COMME ce soir d’été où, fuyant les heures chaudes, nous sommes partis à cheval à la tombée du jour, nous faufilant par le sentier obscur et dans les bois sombres, sans autre lumière que la confiance qui nous unit à nos chevaux. Arrivés en haut d’un promontoire herbeux, d’où la vue sur la vallée était dégagée, on pût apercevoir en contrebas les lointaines lueurs des maisons. Que l’on se sent loin de tout, la nuit, au coeur de la montagne ! Et en cet instant, les yeux fixés sur ces points lumineux, respirant à pleins poumons la transpiration de nos chevaux qui se mêlait aux douces fragrances d’une nuit d’été, j’imaginais l’émotion intemporelle ou la nostalgie qui ont dû étreindre tous les cavaliers-voyageurs par delà les âges lorsque, après un long périple, ils apercevaient enfin au loin la douce lumière d’un foyer.

COMME lors de cette journée estivale que nous avons choisie pour nous engager avec nos montures dans la rafraichissante vallée de la Gervanne, suivant ses méandres compliqués jusque sous le fracas de la cascade de la Druise. Les flancs chauds frémissant entre les cuisses, les embruns glacés fouettant le visage, le grondement puissant emplissant les oreilles, la magie prenant possession du coeur. Pour cette randonnée très technique (peut-être une première à cheval !), Lily était montée pour la troisième fois seulement , à cru et sans mors. Ce jour-là, elle nous prouva que nos chevaux avaient réussi à nous mettre sur la voie…

COMME ces premiers instants que nous partageons déjà avec le futur poulain de Sunny (She’s Got To Be Awesome) : ce lien tangible auquel il répond à chaque fois depuis le ventre de sa mère, cette « haptonomie équine » qui nous relie au poulain bien avant sa naissance, cette rencontre précoce que semble nous offrir à chaque fois Sunny (c’était déjà le cas avec sa précédente pouliche MND Miss Awesome), cette promesse d’un merveilleux poulain à naître.

COMME enfin, (« enfin » parce qu’on ne peut les citer tous ici), par cette fin d’après-midi de décembre où après une longue journée de débroussaillage, nous avons rassemblé les dernières branches pour les brûler. Alors que les flammes montaient vers le ciel désormais d’un noir total, mon beau Tribune Style, lui-même noir comme la nuit, surgit de l’obscurité. Brave et flamboyant comme un Lakota, seul et frémissant, il fit un tour d’honneur à plein galop autour du brasier avant de disparaître à nouveau dans l’obscurité. Comme ses valeureux ancêtres l’avaient fait avant lui ? Ce soir-là, il avait ressuscité à nos yeux le panache de ses mythiques aïeuls des Grandes Plaines.

Mais « le bonheur ne vaut que s’il est partagé » et tous ces moments ne seraient rien s’ils n’étaient vécus en couple, en famille, entre amis ; s’ils n’amenaient pas également à de si belles rencontres et à de si beaux échanges venant de tous les horizons. Merci

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